Dès les années 1990, l’agriculture a du progressivement se situer, en plus des enjeux de production, par rapport aux enjeux d’environnement et de développement territorial (relocalisation des circuits alimentaires, partenariat avec les collectivités, enjeux d’urbanisme et de gestion de l’espace…). Les compétences se sont diversifiées, ainsi que les modes de partenariat, notamment par les liens dans les structures de développement local qui ont vu l’émergence des comités de territoire associant acteurs agricoles et acteurs de territoires.
Parallèlement, la réforme des collectivités engagée en 2003 change autant l’état d’esprit du développement territorial (polarisation autour des agglomérations et métropoles), que l’organisation des interlocuteurs et partenaires potentiels.
Par exemple, la compétence urbanisme va être de plus en plus pris en charge par les intercommunalités et l’économie, l’environnement sont de compétences de la Région ou des Métropoles, en second lieu des intercommunalités. Ces réformes concernent les cadres législatifs et organisationnels mais leur application offre un large spectre de possibilités dans leur mise en oeuvre. L’une des grandes marges de manoeuvre concerne le devenir des conseils départementaux et particulièrement leurs compétences dans le domaine agricole, ainsi que la plus ou moins grande volonté qu’auront les métropoles qui se créeront d’intégrer des compétences régionales et départementales.
Quoi qu’il en soit, intercommunalités et régions sont donc les interlocuteurs-clés de demain.
Dans le même temps, au vingtième siècle, et notamment dans sa deuxième moitié, l’agriculture s’est organisée essentiellement autour de l’enjeu de production (filières, mutualisme, organismes de développement et de représentation) en cohérence avec l’organisation des acteurs publics : fédérations et instances aux échelons départementaux et national puis renforcement de l’échelon régional à partir de 1982.
Comment aujourd’hui les agricultures s’adaptent au nouveau contexte et à la diversité des enjeux qui les concernent.
Trois scénarios ont été travaillés par le groupe prospective.
Scénario « au fil de l’eau »
Sur la base historique des organisations agricoles (organisations locales, départementales, et régionales sont maintenues), il met en oeuvre des modes de mutualisation des moyens à l’échelle des projets ou des enjeux qui se présentent. Par exemple en « mode projet » mise en oeuvre d’équipes politiques et techniques issus des CDA à l’échelle et le temps d’un projet métropolitain type « SCOT métropole de Lyon.
Scénario « organisations agricoles territoriales »
L’agriculture reconfigure ses modes d’organisation pour être en cohérence avec les acteurs publics (Etat, Collectivités) : renforcement du partenariat des échelons locaux (comités de territoires à l’échelle des intercommunalités), échelons intermédiaires par grands territoires d’enjeux (type Alpes, Sillon Alpin, Plaines du Dauphiné et des Dombes…), en place et lieu des organisations départementales pour fédérer et mutualiser les échelons locaux. La représentativité politique est à l’échelle de la Chambre Régionale.
Scénario « organisations agricoles par thématiques »
L’agriculture reconfigure ses modes d’organisation pour être en cohérence avec les enjeux majeurs (production, environnement, localisation des circuits alimentaires) : en appui aux groupes locaux agricoles, mise en place d’organisations d’échelons techniques intermédiaires par grandes thématiques (type Environnement, Filière Lait)