Les exploitations laitières des Alpes du Nord dégagent des revenus d’environ 20% inférieurs à la moyenne nationale. Quelque soit la filière de valorisation (AOP, IGP ou standard), le revenu est en moyenne identique, mais les écarts entre exploitations au sein d’une même filière sont particulièrement importants : ils varient de 1 à 5 (voire de 1 à 10) entre les exploitations à revenus élevés et faibles.

Partant de ce constat, le projet « Efel » (Economie et fonctionnement des exploitations laitières, 2012-2014) a eu pour objectif de mieux expliquer ces écarts de revenus en analysant le fonctionnement et la trajectoire des exploitations laitières.
Deux filières ont été analysées : l’IGP Tomme – Emmental, puis l’AOP Reblochon.

Ce projet apportera aux organismes de conseil et aux filières fromagères (ODG) des repères et des éclairages pour comprendre les systèmes, leurs résultats et leurs évolutions.
Les livrables se présententeront sous forme de méthodes, d’analyses de la dispersion des revenus, ainsi que de monographies et de trajectoires d’évolution.

Enseignements relatifs aux écarts de revenus entre exploitations et fonctionnement des systèmes :

• Il existe différentes voies conduisant à un même niveau de revenu.
• Les écarts de revenus s’expliquent d’abord par l’efficacité économique (plus que par le niveau des annuités).
• Dans le fonctionnement des systèmes, le système fourrager et l’alimentation semblent faire la différence.
• Toutes les voies qui permettent de dégager un bon revenu ne sont pas nécessairement reproductibles.

Enseignements relatifs à l’analyse des trajectoires :

• Les changements importants dans les exploitations constituent une phase risquée. Ils entraînent souvent une baisse de l’efficacité économique et une modification de l’équilibre économique de l’exploitation.
• La modernisation des exploitations en maintenant, voire en augmentant, le revenu reste possible.
• Les facteurs individuels, c’est-à-dire la capacité – compétences de pilotage du chef d’exploitation, sont déterminants.